750 grammes
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Moutarde et Macaron

8 novembre 2016

Palmarès des prix Myselfing

La remise des prix Fooding a eu lieu hier, dans tout ce que la foodosphère parisienne fait de plus bobo, hype et branché. La coolitude absolue quoi. Soit.

Mais, avec tout le respect que je dois au Fooding (même si je n’ai trop aimé quand ils ont attaqué mon Picard chéri), manquent quand même au palmarès certains prix incontournables à mon palais et à mon estomac.

Voici donc, Ladies and Gentlemen, pour compléter les prix Fooding, les prix Myselfing (qui n’engagent que moi et moi-même).

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Prix homard et crevettes

Vous connaissez ma très légère passion pour le homard (peut-être un peu moins celle pour les crevettes) et j’essaie donc de multiplier les occasions d’en manger. Cette année le prix Homard et Crevettes revient donc sans l’ombre d’une hésitation à la salade césar au homard de chez Meert à Lille. Mes deux délices réunis dans une seule assiette, autant vous avouer que je n’ai jamais pris un autre plat chez eux et qu’ils devraient même la renommer Salade Mlle Moutarde pour la peine.

Prix tomate

Ayant quand même, soyons honnête, une légère tendance à être monomaniaque, il y a un certain nombre de légumes ou d’aliments que je pourrais manger je pense à peu près tous les jours sans me lasser (comme les tomates !). A l’extérieur, le chou-fleur grillé de chez Miznon, rôti presque brûlé, fondant et avec ses pointes de gros sel qui font saliver et à manger – plaisir ultime – à moitié avec les doigts, remporte donc le prix tomate.

Prix « Coucou les végétariens »

Oui, la tendance est à la valorisation du végétal, au buddha bowl et autre avocado toast. Mais des fois, rien ne remplace la viande (vous imaginez un bœuf bourguignon sans bœuf ni lardon ??). Le prix est donc attribué à l’unanimité de moi-même à une découverte de l’année (due à une passagère migration nordique) le Potjevleesch, savoureux mélange de 4 viandes blanches (porc, poulet, lapin et veau) cuites dans un savoureux bouillon et servi en terrine. Les végétariens peuvent toujours manger les frites, accompagnement incontournable de ce plat du Ch’nord.

Prix « Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis »

Attribué sans hésitation au Petit Cambodge. Je reconnais qu’avant, quand on me parlait de bo-bun, c’était un peu trop bordélique et avec trop de choses dedans pour me faire envie. Après avoir goûté, je dois reconnaître qu’il se peut que je me sois légèrement trompée sur le sujet voire carrément plantée. En effet, dans un bol, c’est une véritable explosion de saveurs entre le cru et le cuit, le végétal et l’animal, la fraîcheur des herbes et la gourmandise des cacahuètes. (Par contre je ne change pas d’avis sur la patate qui n’a globalement dans la vie strictement aucun intérêt)

Prix Dijon forever

Dans la vie, il y a Dijon et le reste. Beaucoup de mets pourraient prétendre à ce prix mais il revient cette année sans hésiter à l’incroyable repas du restaurant William Frachot dégusté l’année dernière. Le plein d’enfance et de souvenirs à chaque bouchée.

Prix du sésame noir

Prix un peu pointu mais qui tend à se développer. Le sésame noir c’est un peu la noisette asiatique : une rondeur boisée un peu brute à déguster en toute gourmandise. Joie pour moi qui adore ça, le sésame noir arrive de plus en plus à Paris (on attendra encore un peu je pense pour le reste de la France). La Boulangerie Utopie et son éclair au sésame noir remportent ce prix. Un vrai goût de sésame noir pas édulcoré (tendance malheureusement récurrente sinon pour ne pas effrayer par le goût un peu brut) et une couleur grisâtre qui moi me fait franchement saliver par les saveurs qu’elle promet.

Prix d’amour bobo

On voudrait les snober, on a beau essayer les nouvelles alternatives, on râle à chaque fois qu’il faut attendre pour avoir une table mais on y revient toujours. Parce que c’est bon tout simplement. Donc oui Bigmamma, toi, ta stracciatella et tes pizzas, vous n’avez pas fini de me voir, à l’est, à l’ouest ou même à Dijon si tu veux.

Prix Passard & Moi

Remis sans trop de suspense à Alain Passard. Vous l’ignorez sans doute mais Alain Passard et moi on a, sans le savoir, une longue histoire. Un diner en quasi-tête à Shanghai, un restaurant ouvert en 1986 (sublime année qui correspond - ô coïncidence- à mon année de naissance) et implanté à l’angle de la Rue de Bourgogne. A ce niveau de connexion-là, Alain, ce n’est plus le hasard, c’est le destin.

Prix « Les étrangers savent aussi faire à manger ».

Même si la cuisine française, de plus en plus challengée, s’enorgueillit d’être la meilleure du monde, on peut aussi déguster à droite ou à gauche des trucs pas dégueus voire très bons. J’aurais pu choisir un plat typique d’un des pays visités mais c’est finalement la salade césar dégustée à Amsterdam qui remporte la palme. Avec un benchmark de plus en plus large (le palmarès parisien d’il y a quelques temps ici), il faut reconnaitre que cette salade remplit quasiment tous les critères de la César parfaite. Donc oui, même les étrangers savent faire à manger.

Prix « J’ai des goûts simples »

Dans la vraie vie, je mange plutôt simplement même si j’assume une tendance naturelle à avoir des goûts de luxe – ces derniers ne rimant d’ailleurs pas forcément avec cuillère en or et diner 15*. Ainsi, une « simple » grappe de tomates peut faire mon bonheur. Surtout s’il s’agit d’une grappe de petites tomates du Vésuve à qui le micro-climat spécifique à la région donne un goût très intense même en septembre-octobre. Très rares à trouver en France (ici chez Rap Epicerie), je voulais en tant qu’amatrice de tomates les goûter depuis un moment. Oui, je suis snob.

Mot de la faim

1000 autres catégories auraient pu faire l’objet de ce palmarès très personnel.
Je laisse néanmoins le mot de la faim à l’As des As (je vous rassure, il va très bien même s’il regrette un peu d’apparaitre moins souvent) qui, en réaction au vrai prix de la meilleure saucisse-purée remis par le Fooding, l’a octroyé pour sa part à Herta et Mousseline.
Tellement over, tellement hipster.

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23 octobre 2016

Pomme d'amour

Je pourrais commencer ce billet en vous disant que je suis une pomme-pomme girl.
Pas de méprise sur le sujet, aucune reconversion professionnelle en cours, mais tout simplement j’adore les pommes.

Au minimum une par jour (qui éloigne le médecin) voire plus, ratiboisée jusqu’au ras des pépins. Bref, à défaut de pouvoir manger du homard et de la truffe tous les jours (vous ai-je déjà dit que j’aimais le homard ?), je mange des pommes.

Classée parmi les fruits préférés des Français, présente toute l’année, pas fragile ni susceptible, consommée depuis l’Antiquité (voire même depuis Eve très exactement), aussi bien curative (le mot « pommade » vient du fruit qui servait initialement de base à la préparation – c’était la minute culture de ce billet) que vénéneuse, la pomme, c’est un peu le bibelot posé sur la cheminée : on la voit tellement que, finalement, on ne la voit plus.

Mais cette rentrée, Mesdames, Messieurs, votre quotidien va changer. La pomme revient en force et vous allez la voir sous un nouveau jour.

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Alors voici une petite revue des nouveautés façon contrôle de commandes Apple pour faire le Job.

 

pomme

+ G : rechercher à nouveau (ou G comme gastronomie)

La tarte aux pommes, ce basique des basiques, l’équivalent de la petite robe noire des desserts, constitue pour les chefs un challenge constant : comment arriver encore à innover visuellement et gustativement sur cette base de pâte + (crème) + pomme ?

La tarte aux pommes bouquet de rose d’Alain Passard a été la première à vraiment marquer les esprits car elle représentait une véritable évolution sur la forme.
Comme dans l’économie de la mode, cette tarte d’abord exclusivement destinée au restaurant 3* du Chef a suivi le cycle habituel de démocratisation. Elle est désormais commercialisée par Brake en France et de nombreux tutos et recettes circulent sur le net pour la reproduire.

Dans la rubrique haute-gastronomie, celle de Cédric Grolet prend désormais la relève. Bijou de maitrise, de précision et de saveurs, elle ne se trouve pour le moment qu’au Meurice. Rendez-vous dans quelques années au supermarché ?

Enfin, plus abordable, le chef Thierry Marx propose dans sa nouvelle boulangerie une tarte « Maître » : base classique de pâte sablée garnie de pommes sautées. L’originalité réside dans la pâte de macaron pochée au-dessus qui amène des saveurs et des sensations nouvelles.

 

 pomme+ C : copier (ou C comme « C’est moi qui l’ai fait »)

Pour changer de la rituelle tarte aux pommes de maman (Maman, si tu m’entends, je n’ai rien contre ta tarte aux pommes et tout particulièrement ta tarte tatin), voici 3 livres sortis cet automne qui pourront vous faire prendre de la hauteur dans la préparation de vos plats et desserts.

Pour changer le quotidien sans prendre trop de temps ni tout révolutionner, Pommes ! Mes meilleures recettes qui, en plus d’être pédagogique sur les différentes variétés de pommes et leurs utilisations respectives propose des recettes aussi bien salées que sucrées pour être happy avec la pomme (NDLA : excuses sincères pour ce très mauvais jeu de mots mais il fallait que je le dise à un moment ou un autre).

Pour les plus téméraires, Christophe Adam sort lui aussi un livre entièrement consacré à la pomme et intitulé on ne peut plus explicitement Pomme. Au menu ? Les grands classiques (Tatin, Apple Pie) avec les astuces du Chef ou d’autres recettes beaucoup plus créatives et audacieuses (glaçon de pomme, gratin dauphinois de pomme).

Enfin, pour ceux qui préfèrent nourrir leur cerveau que leur estomac, Croquer la pomme de Sylvie Brunel, revient sur la symbolique de la pomme à travers les civilisations (de Newton aux Beatles en passant par Blanche-Neige) et les problématiques auxquelles elle est actuellement confrontée (pesticides, quête de variété idéale, …).

 

pomme + N : nouveau (ou comme nouveautés de supermarché)

Pour les enfants, Monoprix distribue depuis la rentrée, dans certains magasins, des fruits, dont des pommes pour participer au bien manger et à l'éducation au goût. Après l’initiative des stickers à coller sur les pink lady, une nouvelle façon de donner aux enfants haut comme trois pommes le goût et le réflexe d’en manger plus.

Pour les moyens et les grands enfants, Saint Mamet a présenté à l’occasion du SIAL une innovation beaucoup plus rupturiste : Ze Compot. Une véritable compote à boire, façon Yop (et non pas gourde comme la pom’pote jugée trop infantilisante) pour toucher une cible ado/adulte et surtout correspondre à la tendance lourde du nomadisme/snacking en termes d’alimentation.

Enfin, pour les grands enfants (et uniquement pour eux !), Skoll a lancé une nouvelle variante de sa bière avec une aromatisation vodka pomme. Histoire de réconcilier Adam et Eve autour d’une pomme d’une bouteille. 

Le mot de la faim

On l'ignore souvent mais la pomme fait partie de la famille des rosacées au même titre que la cerise ou la rose.
Alors à quand le bouquet de pommes en lieu et place du bouquet de roses ? Beaucoup plus tendance et développement durable ! :-)

12 août 2016

Goûts d'été

12 août. Apéro, dodo, pokemon go : la vie est dure.

Néanmoins, un danger vous guette : la lecture des magazines féminins, qui risque de vous faire virer bipolaire si vous étiez auparavant sain d’esprit et carrément schyzo si vous étiez déjà un peu versatile avant.

En effet, en 45 minutes et quelques 120 pages, vous passerez de « 5 exercices pour avoir un corps de rêve » à « Nos meilleurs pestos pour vos apéros de l’été », de « Arrêtez de vouloir être une mère parfaite » à « La nouvelle méthode pour apprendre la philosophie hégélienne dès 7 ans » ou de « Protégez votre peau des méfaits du soleil » à « Mini-short et épaules nues : la silhouette de l’été ».

Bref, pour vous permettre de vous reposer les neurones et profiter pleinement de l’été, voici une petite miscellanée de mets savourés ces derniers mois et qui méritaient de figurer ici. Du bon, du bon, du bon et sans aucune contradiction.

1.       L’éclair au sésame noir de la boulangerie Utopie (Paris – et je pourrais aussi vous recommander leur cinnamon roll ou leur roll au sésame noir)

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2.       La glace à la madeleine de La pause givrée (Lille – et je ne vous parle pas de la glace thé au jasmin ou du sorbet poire/caramel)

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3.       Une tranche de pastèque bien fraîche (partout en France - à condition d’avoir un frigo et de l’électricité)

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4.       Le muesli de chez Season (Paris – un must en la matière)

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5.       L’aubergine miso et noisette du Umami matcha café (Paris – vraiment umami et yummy)

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6.       La salade César de De Ysbreeker (Amsterdam – ok c’est loin mais vraiment une des toutes meilleures que j’ai mangées)   

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7.       Des grappes de groseille du jardin (non je ne vous donnerai pas l’adresse ! – parce que gorgées de soleil et cueillies avec amour par Lady Baba)

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8.       Une flammekueche (partout en France avec la diaspora alsacienne – parce que inimitable et réconfortante)

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9.       Du Délice de Pommard (en Bourgogne mais dénichable chez tous les bons fromagers – lacté du fromage frais et léger titillement des papilles dû au son de moutarde, rien que le nom fait rêver)

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10.   De la stracciatella et une pizza chez Obermamma (Paris – parce que voilà)

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Le mot de la faim

Pour être au top de la tendance cet été, ce n’est plus un spritz qu’il vous faut siroter mais du kir, comme l’explique le Elle.

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Dijon, what else ?

28 juin 2016

Un vrai coup de (Bloem)pot

A l'heure où certains partent en vacances, le blog reprend du service !

Je reconnais que j'ai mis un peu/beaucoup/énormément de temps à écrire ce billet mais je pense que j'avais besoin de le digérer dans tous les sens du terme pour en apprécier encore plus toutes les saveurs.

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Petit rappel pour ceux qui n'auraient pas suivi les épisodes précédents, Mlle Moutarde est partie à la reconquête des terres du ô combien glorieux Duché de Bourgogne, fait le siège de la ville de Lille et en profite simultanément (parce qu'il faut prendre des forces quand même!) pour découvrir la gastronomie locale. Je ne vais pas vous refaire le point sur les joies du welsh, des frites et des merveilleux mais plutôt aujourd'hui vous parler d'un des fers de lance trendy/yummy de la ville, le Bloempot de Florent Ladeyn.

Et comme c'est bientôt l'été et ses incontournables musiques sérieuses et profondes, on est parti pour un petit échauffement façon un, dos, tres (oui, je sais, vous l'avez dans la tête pour la journée :-))

Florent Ladeyn, c'est qui ?

1. Un gars 100% du Nord, qui a repris et étoilé l'établissement familial, l'Auberge du Vert Mont et ouvert depuis une cantine flamande, Bloempot, à Lille
2. Le finaliste de Top Chef édition 2013 qui a su profiter de la télé, non pas pour prendre la grosse tête ou virer people, mais pour valoriser sa cuisine et son territoire
3. Un hispter - presque - malgré lui : barbu, tatoué, connecté, il pourra toujours se recycler comme icône de certains quartiers parisiens

Son style, c'est quoi ?

1. Local : une volonté bien ancrée de faire apprécier le territoire qui lui est cher (un patriotisme que Mlle Moutarde comprend parfaitement !) et une valorisation des ressources et des producteurs de la région (ne vous attendez donc pas à y trouver du homard ou de la noix de coco, vous seriez un tantinet déçu)
2. Floral : un des traits caractéristiques du travail de condimentation du Chef, pour une touche très originale et personnelle (sureau, pollen ou houblon par exemple parsèment les plats ou infusent les jus)
3. Sans limite : la cuisine de Florent Ladeyn est presque oulipienne : la contrainte impose la créativité. Celle du chef naît dans les cuissons, les combinaisons et les détournements pour faire connaître au plus grand nom la saveur de sa région.

Moi et Florent

(soyons honnête, c'est un peu comme moi et Karl, une relation assez unilatérale)

Pour le moment, 4 mois à Lille, 3 repas chez Bloempot, j'ambitionne le rond de serviette pour 2020.

1. Au déjeuner, le week-end, pour une formule "la totale" (formule la totale au prix de 50 €, ce qui est suffisament rare pour être souligné !)
2. Au déjeuner en semaine pour une formule du midi E/P/D au rapport qualité/prix imbattable
3. Un soir, sans réservation, en profitant des quelques tables toujours disponibles pour une formule medium tout aussi savoureuse (il faut préciser que les réservations doivent se faire environ 2 mois à l'avance surtout pour le soir et le week-end, Bloempot ça se mérite !)

Les surprises

Des plats qui m'ont agréablement surprise ou permis de découvrir certains aliments sous un autre angle

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1. Une composition bettarave jaune/baies d'argousier/pollen : un vrai rayon de soleil où le pollen enrobe de sa note si caractéristique le terreux de la betterave
2. La crème grand-mère : un goût unique de douceur lactée en deux températures (frais et glacé) complété par la gourmandise d'un filet de caramel, j'aurais pu en manger plusieurs bols !
3. Les fraises brûlées : ça fait rêver hein ? :-) La surprise de fraises à la fois crues et cuites servies avec un vrai yaourt fermier et un sorbet rhubarbe parfait. Un accord certes habituel mais ici renouvelé

Les coups de coeur

Trois plats triple miam

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1. Les escargots : je le reconnais, je n'ai aucune objectivité par rapport à ces merveilleurs petits animaux originaires de la plus belle région du monde. Ici de beaux escargots bien charnus servis avec de l'ail des ours et une émulsion de pomme de terre au foin pour renouveler le traditionnel accord ail/persil
2. La truite avec risotto d'orge : les petites billes d'orge légèrement toastées roulent sous le palais et leur goût torréfié s'accorde doucement et confortablement avec la chair et la saveur de la truite pour un plat presque "doudou"
3. La tarte à la rhubarbe : une tarte à la rhubarbe dans les règles de l'art réhaussée de petits morceaux de rhubarbe crue macérée dont l'acidulé claque en bouche et apporte du peps à la saveur ronde et biscuitée de la base

Les souhaits

1. Y retourner (rappelons ici l'objectif rond de serviette pour 2020 !)
2. Aller un peu plus loin tant géographiquement que dans la découverte du Chef et déguster sa cuisine dans l'établissement originel
3. Lui faire tatouer "Flandres de Bourgogne" sur le bras (s'il reste un peu de place) pour lui rappeler à qui il doit tout :-)

17 avril 2016

Je suis ton père

Rassurez-vous, ce billet ne sera pas consacré à la guerre des étoiles (Michelin) mais à un sujet avec beaucoup moins d'effets spéciaux : la transmission en cuisine.
En effet, si les questions de racines, d'héritage et de patrimoine culinaire ont toujours existé, elles prennent depuis quelques temps un autre relief avec des chefs qui revendiquent pleinement de pouvoir faire leur propre cuisine, non pas en reniant les générations précédentes mais au contraire en s'appuyant sur elles.
Si la cuisine moléculaire et ses découvertes expérimentales avaient un peu mis à mal cette notion de transmission dans les assiettes, celle-ci fait son grand retour dans un contexte sociétal global en recherche de repères, retour aux valeurs sûres et autres racines (oui - je fais aussi de la sociologie de comptoir à mes heures perdues !).
Bref, les assiettes actuelles retrouvent une histoire que les chefs expriment et revendiquent chacun à sa façon.

 

transmission 1Niveau padawan : revisiter les recettes familiales en version grand chef

Niveau, certes le plus simple car le moins "implicant" en termes d'investissement, le Chef retrouve ici des recettes de mère/grand-mère/vacances/apprentissage (cuisine professionnelle ou non d'ailleurs) et s'en inspire pour les retravailler et les réinterpréter avec sa propre technique et sensibilité. Ces plats, pas forcément les plus impressionnants d'un repas sont par contre souvent des plats très gourmands car le Chef cherche ici à retranscrire le plaisir que lui-même éprouvait à la dégustation étant plus petit.
Concrètement ? C'est Jean Sulpice qui poste sur son compte instagram une recette du carnet de recettes familial, c'est Marc Favier chez Bouillon qui propose le gâteau au chocolat de son apprentissage ou, de manière plus indirecte, Mathieu Viannay qui reprend et modernise les recettes phares de la Mère Brazier.

 

transmission 2Niveau jedi : sortir un livre de recettes issues de la cuisine familiale

Clairement, ce livre est rarement le premier du Chef mais vient plutôt une fois que celui-ci a acquis ses grades culinaires et sa légitimité.
Après avoir sorti (quasi-obligatoirement) quelques beaux livres sur son style étoilé, il publie un livre plus "incarné", manière pour lui de se raconter non pas uniquement en tant que grand-chef mais aussi en tant que petit garçon (ou fille) qu'il a été avant et de rendre hommage aux personnes qui ont, consciemment ou non, éduquer son palais. Oui, vous pouvez sortir les mouchoirs, on est ici en plein dans le phénomène Ratatouille !
En rayon ? La recette du gâteau à l'orange de la mère de Jean-François Piège dans son livre Côté Crillon, côté maison, le livre Cuisine Intime de Jean Imbert ou Les recettes de mes grands-mères d'Hélène Darroze.

 

Niveau Obi-Wan : ouvrir un restaurant spécifique pour rendre hommage à ses ainés

(note pour les puristes : je ne suis pas débile, je sais que Obi-Wan est un jedi mais un petit cran au-dessus quand même!)
A cette étape, l'investissement, tant humain que financier, est quand même nettement plus fort. Il ne s'agit en effet ici pas de reprendre quelques recettes dans son restaurant mais d'ouvrir un restaurant entièrement dédié à son héritage culinaire.
Au menu ? Pour le Chef, une plongée dans les archives et les souvenirs, pour les convives, un saut dans le temps et une cuisine souvent plus simple que celle du restaurant étoilé mais plus directement touchante.
Alexandre Gauthier, qui a ouvert il y a un peu plus d'un an le restaurant l'Anecdote, semble ainsi avoir trouvé son équilibre : à la Grenouillère sa cuisine d'auteur, à l'Anecdote, les recettes de son papa dans les années 70/80. Dernière ouverture de ce type en date, le restaurant André, où Anne-Sophie Pic rend hommage aux recettes de son grand-père. Dans les deux cas, l'équilibre délicat réside dans la réalisation du vintage en évitant le réchauffé.

transmission 3Niveau Maitre Yoda : travailler à 4 mains en cuisine

Pour moi, le niveau le plus difficile car il s'agit ici d'une cohabitation/passation entre deux générations en cuisine.
Pour éviter que cela ne tourne au vinaigre, en réglement de comptes au sabre laser ou au hachoir à viande, le duo doit réussir l'exercice du pas de deux et passer de la relation père/fils à la relation professionnelle progressivement d'égal à égal. Ne pas tuer l'héritage du père tout en construisant sa propre identité, y'en a qui font plus de 15 ans de psychanalyse pour y arriver !
Le documentaire Entre les bras montre très bien cet équilibre instable entre Michel et Sébastien (Bras pour ceux qui ne suivraient pas !). Dans la même veine, Michel Troisgros, après avoir pris la succession de son propre père et de son oncle, intégre progressivement son fils César en cuisine et Blanche Loiseau fait ses armes pour reprendre sans doute un jour le Relais familial et l'héritage de son père décédé.

 

 Le mot de la faim

Que la force (et la farce !) soit avec eux !

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4 mars 2016

Pour ne pas perdre le Nord

C’est (bientôt) le printemps, y’a du changement !

A l’heure où certains font leur grand ménage, Mlle Moutarde déménage.
Un cran plus au Nord que la vie parisienne mais finalement dans une ville pas si étrangère que cela car rappelons, pour les ignares qui ne connaissent pas leur histoire de la Bourgogne sur le bout des doigts, que les Flandres faisaient partie du Duché de Bourgogne dans ses grandes heures - soupirs et regrets éternels -.

Ce grand bond en avant comme dirait Mao Zedong est l’occasion de découvrir une nouvelle vi(ll)e mais surtout une cuisine régionale avec du caractère.

Voici donc une petite revue de la gastronomie ch'ti : du salé, du sucré, voire même du sucré/salé, choisissez ce qui vous plait !

Pour les becs salés

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Le Welsh 
Spécialité incontournable du Nord (partagée avec les anglo-saxons), son nom est presque l’onomatopée que l’on pourrait prononcer quand on en parvient au bout.
Au programme ? Du pain, du jambon et un œuf au plat associé à beaucoup beaucoup de cheddar fondu avec de la bière.
Ça tient au corps, bienvenue dans le Nord ! Vous l’aurez compris, après une première expérience malheureuse, j’avais quelques doutes sur la finesse culinaire du mets. Sur le conseil avisé de Charlotte, j’ai pu goûter celui de la Petite Table et je dois reconnaitre que, avec des ingrédients de qualité et un bon équilibre bière/cheddar, c’est bon et presque léger (en bouche – pas pour le reste ;-)).

La carbonnade
C’est personnellement le moment où je coince car je n’aime pas le sucré/salé. Pour faire simple, une sorte de réinterprétation du succulent et célébrissime bœuf bourguignon avec de la bière, de la cassonade et du pain d’épices en plus. Pour moi, le pain d’épices reste dijonnais et sucré, l’affaire est classée.

Potjevlesch
Ma nouvelle obsession du moment, j’entreprends de me lancer dans un grand comparatif !
Le potjevlesch (prononcez « potch » ça vous évitera le ridicule ;-)) est une sorte de terrine de 4 viandes blanches (poulet, lapin, veau et porc) cuites en gelée. Comme pour le jambon persillé, les variations sont multiples (taille des morceaux de viande, proportion de chacune des viandes, goût et tenue de la gelée) et je pense donc dans quelques temps vous faire un billet spécifique sur le sujet.

Les moules
Pas uniquement nordiques mais indissociables de la Braderie !
Pas de pot(jevlesch), la brasserie-phare dont les piles de coquilles vides faisaient le bonheur des journalistes chaque année vient de fermer, faute de repreneurs. Il nous reste donc 6 mois pour trouver une nouvelle adresse.

Les frites
Les gens du Nord et les frites, c’est plus qu’une histoire d’amour, c’est une véritable passion, les frites étant presque le prolongement naturel de leurs doigts.
Quoi que vous souhaitiez manger, la frite pourra vous accompagner. Un potch, un welsh ou des moules ? Avec des frites. Des croquettes de crevette ? Avec des frites. Un gratin dauphinois ? Avec des frites. Une salade de fruits ? Avec des frites.
Ceux qui ont vu ce chef-d’œuvre que représente Les Tuche comprendront.

Et aussi ? Chicon, Waterzoï, Maroilles, ou, un cran au-dessus, vieux-lille.

Pour les becs sucrés

LES-MERVEILLEUX   image2

Les Merveilleux
Attention, je sens que je vais déclencher une polémique presque nucléaire mais pour moi, les merveilleux ne le sont que de nom. Repris il y a quelques années, l’expansion – et le succès je dois bien le reconnaitre- sont rapides. Pour faire simple, deux coques de meringue, assemblées et recouvertes de crème chantilly/ou beurre et roulées, dans leur version traditionnelle, dans des copeaux de chocolat. C’est aussi sucré que le welsh peut être fromagé et pas forcément très puissant en termes de goût. (Je reconnais après que je suis aussi hyper exigeante pour la pâtisserie !)

Meert
L’institution lilloise. Le RDV de la bourgeoisie et des touristes, les célèbres gaufres mais aussi un restaurant et une antenne avec La Piscine à Roubaix. Comme dirait le Michelin, « vaut le détour » et surtout mérite un billet à part entière !

La tarte au chuque
Un dessert que me préparait Lady Baba quand j’étais petite et que j’adorais ! Il s’agit plutôt pour être précise d’une brioche au sucre (car les Lillois ont aussi une vraie tarte au sucre à l’image de la tarte à la mélasse anglo-saxonne d’Harry Potter). Un plaisir tout simple mais très bon, revu et renommé en version gastronomique le Saint-Dominique, et très joliment décrit dans ce billet. Ça c’est un dessert merveilleux ! ;-)

Et aussi ? La cramique, les gaufres, le spéculoos et le génial et merveilleux Alex Croquet qui mérite un portrait pour lui tout seul.

Le mot de la faim

Pour que l’acculturation soit complète, quoi de mieux que de finir par un proberve ch’ti ?

« Quind el’tartine al quet, ch’est toudis du coté del confiture » (quand la tartine tombe, c’est toujours du côté de la confiture).
A Lille comme partout ailleurs ! ;-)

30 janvier 2016

Ave César !

Chose promise, chose due (car en 2016 je tiens mes résolutions et mes promesses !). Voici donc comme annoncé en 2015 le billet que vous attendiez tous sur la salade César.

Certes, j'aurais pu attendre une saison plus estivale pour vous parler de cet incontournable des salades qui forme - avec la parisienne et la niçoise - la sainte trinité des salades mais il n'y a pas de saison quand c'est bon et il se trouve que, comme je vous le précisais ici, elle est un élément récurrent de mes déjeuners.

Au-delà de mon goût personnel pour cette salade (moelleux et mâche du poulet, sapidité du parmesan, note croquante et torréfiée des croûtons, fraîcheur de la salade, terre-mer des anchois et sauce douce et crémeuse), voici en quelques points clés l'épopée de cette salade façon Jules !
(note pour mes lecteurs : non, je ne suis pas inculte, je sais bien que son nom n'est pas dû à l'empereur romain mais voyez-vous, je n'ai pas fait 6 ans de latin pour passer toute cette culture aux latrines et d'ailleurs la César est faite avec de la salade romaine - la boucle est bouclée !)

L'ascension de César

Rendons à César (Cardini), ce qui lui appartient.
La salade César est donc mexicaine et, si les anecdotes sur les circonstances de sa création sont nombreuses, la liste de ses ingrédients est quant à elle très claire : de la salade romaine, du poulet grillé, des croûtons, du parmesan et une sauce à base de worcestershire sauce (qui apporte la note d'anchois - anchois que l'on retrouve ensuite, au fur et à mesure des évolutions, entiers ou non).
La question de l'oeuf demeure épineuse : si initialement la salade n'en contient visiblement pas, les versions modernes en rajoutent régulièrement un mollet ou dur (personnellement je préfère la version sans oeuf mais avec une vraie dose de poulet !).
En bref, 5 ingrédients unis comme les doigts de la main qui, dégustés ensemble, forment un triomphe en bouche.

Quand la salade franchit le rubicon

Malheureusement très souvent dans la restauration, la salade est quand même la mauvaise pioche de la carte : pour un prix semblable aux autres plats bien plus consistants, elle peut vite nous rendre vert.
La salade César ne déroge pas à la règle : sous son apparente simplicité, le choix de chaque ingrédient compte et peut vite nous faire regretter son nom glorieux quand :
- la salade, un peu fanée, sort d'un sachet et n'a plus toute sa fraîcheur herbacée
- le poulet est devenu poussin et 2 misérables petits bouts se battent en duel (non, commander une salade ne veut pas dire que l'on ne mange rien vs. l'entrecôte saignante de 300 grs !)
- le parmesan est en poudre (signe d'une piètre qualité de fromage) et non en larges copeaux qui fondent entre la langue et le palais
- les croûtons sont en carton, ou en tout cas, en sachet et n'ont donc pas la gourmandise de croûtons réalisés minute avec du vrai pain
- la sauce ressemble plus à une mayonnaise liquide qu'à un vrai assaisonnement construit et pensé pour enrober et relever les ingrédients.

Vous l'aurez compris, sous la même dénomination de salade césar, coexistent aussi bien la salade tout-en-sachet que la salade réalisée minute avec le poulet encore tiède.

Le triumvirat de la salade

Même si le Figaroscope a réalisé son classement des meilleures salades césar parisiennes, pas question ici d'établir un classement mais plutôt de mettre au jour 3 salades qui, chacune à sa manière, remportent une sacrée bataille dans la quête de la césar parfaite.

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- la plus palace : la salade César du Royal Monceau
Pour le coup, un modèle du genre avec un vrai beau morceau de poulet présenté entier et encore tiède, une salade croquante, des copeaux de parmesan larges et nombreux, des croûtons minute et des anchois (souvent absents!).
Seul petit "hic", son prix de ...37 euros (couverts en argent et ambiance feutrée-m'as-tu-vu inclus).

- la plus confortable : la salade César de Marcel
Pour moi, la meilleure salade césar du quotidien : une quantité généreuse, du poulet, certes en petits morceaux, mais bien présent, du parmesan, de gros croutons aillés comme à la maison et un assaisonnement gentiment relevé pour un prix très raisonnable (15 euros).
Avec quelques filets d'anchois en plus, ce serait le triomphe et le défilé en char sur la voie sacrée !

- la plus marquée : la salade César de chez East- et Obermamma
Vous connaissez mon amour pour les établissements du groupe BigMamma et, n'ayant jamais été déçue par aucun de leurs plats, j'avais depuis longtemps envie de goûter leur version de la salade César.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a du caractère et qu'elle l'assume comme n'importe quelle italienne ! Si la salade-feuille n'a que peu d'intérêt, le parmesan est (évidemment) excellent et la salade-plat révèle sa singularité sur plusieurs points : un poulet très grillé sur la tranche pour une sensation crousti-moelleuse, quelques éclats d'amande qui complètent la note torréfiée et boisée des croûtons et surtout une sauce très bien assaisonnée où l'anchois déploie toute sa saveur.
Seule petite faiblesse ; les chips de pancetta, hyper salés, qui n'apportent rien de plus.

(Par ailleurs, je suis bien évidemment allée plusieurs fois goûter la salade césar des cocottes de Christian Constant primée par le Figaro. Si le choix des ingrédients et l'excellent rapport qualité/prix sont incontestables, l'assaisonnement pour moi un peu fade se révèle un peu ennuyeux au fil de la salade.)

La succession de César

Tout empereur qui se respecte doit penser à sa succession pour voir perdurer son nom et sa splendeur.
De même, la salade César, loin de s'endormir sur ses lauriers, a su se réinventer dans des variations plus ou moins réussies, pour capter l'air du temps et continuer de se faire dévorer par les gourmands.

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- Ptolémée : la version "exotique"
A l'image du fils de César et Cléopâtre, cette variation a le charme du métissage et de l'exotisme. Le Shangri-La décline en effet la salade sous forme de maki avec, au coeur du riz, du poulet crispy, un soupçon de salade et une sauce un peu crémeuse/parmesanée. L'algue nori apporte une note marine différente de l'anchois pour une bouchée surprenante au début mais finalement très bonne.

- Brutus : la version "tu quoque mi fili" (pour ne pas dire traitre ;-))
Je pense que la déception est d'autant plus forte que j'ai longtemps bavé devant la salade césar au kale de Season. Au final ? Une salade plutôt bonne mais qui n'a rien de césar si ce n'est le poulet et le parmesan. L'avocat, très fondant, complète bien le kale cru légèrement rude (et pourtout j'aime vraiment le chou sous toutes ses formes!) mais n'arrive pas à remplacer la douceur et la fraîcheur de la romaine.

- Octave (ou Auguste) : la version glorieuse
Tel le fils adoptif de César, cette variation fait fructifier l'héritage et étend même son territoire dans une version marine - non pas au saumon fumé comme souvent - mais au homard. Comme l'aurait chanté Joséphine Baker, mes deux amours sont ici réunis chez Meert dans une version qui sera goûtée très très prochainement je vous le garantis !

Le mot de la faim

Veni, vidi, manducavi !

31 décembre 2015

2015, clap de faim !

Pour commencer, admirez s'il vous plait dans ce titre toute la rigueur journalistique de vérification de l'info apprise auprès de l'As des As ;-)

Avant d'entamer avec appétit une nouvelle année, voici aujourd'hui un billet pas très construit, pas très écrit avec quelques plats (pour être honnête, ma rigueur maniaque m'oblige à présenter un nombre rond et ce sera donc 10 et pas 11 ou 8.5) mangés /dégustés/goûtés/savourés cette année et dont je ne vous ai pas forcément encore parlés.

Voici donc, pour clôre cette page annuelle, un colle-au-frigo de plats depuis longtemps digérés mais dont le souvenir suffisamment présent m'impose de vous (re)parler !

salé 2015

1. La pizza à la truffe d'East Mamma
East Mamma, je vous en ai déjà parlé ici, mais quand la "trattoria populaire" dixit elle-même sort pour les fêtes une pizza (aussi délicieuse que les autres) avec en plus de la truffe, on ne peut que dire "ma ... si elle aime ça!"

2. La salade César
Sans exagérer, presque mon déjeuner quotidien en semaine. Je commence à avoir un solide benchmarck et vous aurez donc le droit à un billet dédié très bientôt !

3. Le ris de veau à l'ail des ours de Jean-François Piège
Ce plat-là, dégusté juste avant la fermeture de son restaurant rue Saint Dominique, a confirmé mon goût - récent - pour le ris de veau et j'ai aussi apprécié retrouver l'ail des ours, une saveur que je croisais régulièrement durant mes années allemandes.

4. La pizzeria dei cioppi
Petite soeur de feu le caffé dei cioppi, je n'en ai étonnamment jamais parlé ici. Un peu David face au Goliath qu'est East Mamma, tout proche, très différent mais tout aussi bon.

5. Une entrée dégustée au Jardin des Plumes de Eric Guérin à Giverny
Courgettes grillées, fromage frais, fenouil, comté et haddock. Plus un assemblage qu'une véritable cuisine mais tellement bon et évident que je pourrais volontiers en manger tous les jours.

6. Une autre entrée dégustée cette fois-ci chez Will à Paris
Un tartare de boeuf, crème de truffe et gomasio où la rondeur et le torréfié du sésame complètent parfaitement les 2 autres éléments
(j'anticipe votre remarque, non je ne mange pas que de la pizza, de la truffe ou de la pizza à la truffe, il y a aussi un peu de homard et de salade césar de temps en temps! ;-)).

7. L'oeuf meurette de William Frachot à Dijon.
Parce que voilà.

Et un peu de sucré pour terminer...

sucré 2015

8. La glace au sésame noir du restaurant japonais Aï
Hyper brute, limite too much pour les padawans mais parfaite en termes de goût et de force pour l'accro au sésame noir que je suis.

9. Le Citron de Cédric Grolet au Meurice
Je suis, pour diverses raisons, hyper exigeante en termes de pâtisserie et c'est rare que je sois impressionnée. Mais là, oui. Tant par le visuel et le goût du dessert que par le discours du pâtissier.

10. Le russe au praliné sorti des mains du Chef
Encore plus gourmand et additif que le Paris-Brest (si, si c'est possible...) et tout simplement parfait.

Et pour 2016 ?
On m'annonce dans l'oreillette en janvier un brunch très prometteur et la découverte d'un 2* qui ira certainement et rapidement plus haut (et quelques galettes aussi ...)
Sans doute aussi une légère influence cht'i avec des gaufres, du maroilles et du Florent Ladeyn
Et comme toujours du homard, des escargots Lanvin, des tomates et de la pastèque, de la glace et une grosse dose de Bourgogne pour garder les valeurs sûres !

7 décembre 2015

Restaurant William Frachot : chapeau (rouge) !

Il y a des restaurants où l'on rêve d'aller pour ce qu'ils représentent (un souvenir associé à un moment joyeux, un extrait d'un film culte, un passage quotidien devant les portes, ...), d'autres où l'on rêve d'aller pour leurs récompenses (guide rouge, worldbests, gault et millau, ...) et d'autres qui ont la bonne idée de réunir les deux.

Le Restaurant William Frachot, au sein de l'Hostellerie du Chapeau Rouge à Dijon, fait partie de cette 3ème catégorie.
Pourquoi ? Le simple fait qu'il soit situé dans cette ville de conte de fées qu'est la capitale de la Bourgogne constitue un argument imparable.

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Mais je peux vous donner deux autres arguments tout aussi percutants : il est récompensé de 2 étoiles Michelin depuis plusieurs années et il est un des restaurants où mes parents allaient parfois dîner lors de réceptions où nous ne pouvions, petits, aller avec eux (je vous rassure tout de suite, pas besoin d'appeler la DDASS ni la SPA, l'As des As et moi-même allons très bien !).
Bref, le Restaurant William Frachot représentait - avec le sens de la modération qui m'est familier - la sainte trinité de la gastronomie : Dijon, imaginaire d'enfant et étoilé Michelin.
Il faisait donc partie de la liste des restaurants où je me devais d'aller un jour absolument (NDLA : dans cette liste, il y a aussi l'Arpège situé à l'angle de la rue de Bourgogne et ouvert en 1986 - à bons entendeurs ... ;-))

Toute cette introduction pour vous dire que, quand l'opportunité m'a été donnée cet automne d'aller y déjeuner, avec celle qui a autant la Savoie dans le sang que Dijon coule dans mes veines, j'ai sauté sur l'occasion et dans le TGV pour un retour sur mes terres haut en saveurs.

Et autant vous dire que j'avais une idée TRES précise de ce que je voulais goûter : le menu "Au Fil de la Bourgogne" où le Chef nous propose de découvrir son interprétation des grands classiques de la cuisine bourguignonne.

Alors joyeux enfants de la Bourgogne, c'est parti pour un tour culinaire version grand duc !

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Dès l'apéritif le ton est donné : 4 pièces, concentrées des plats phares du patrimoine culinaire régional : oeuf de caille façon meurette, effilochée de lapin à la moutarde à l'ancienne Fallot, escargot en hommage à Jean Crotet et jambon persillé.

En amuse-bouche ensuite : une balade en forêt où escargots, girolles, ail, persil sont en complète harmonie.

Pour suivre, une assiette automnale autour du légume avec mousseline de céleri, purée de marron, courge, salsifi confit au sirop d'érable et jambon patanegra.
Un jeu de textures, de saveurs et de couleurs qui résume parfaitement cette saison et ses couleurs dorées (d'ailleurs, la Côte d'Or doit son nom aux sublimes et magnifiques vignes toutes dorées à cette saison - oui je fais aussi guide touristique à mes heures perdues)

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On revient aux choses sérieuses avec l'Oeuf Meurette à la façon du Chef.
Et que vous dire à part "oh my god !" ? Je dois bien le reconnaître, l'oeuf meurette (un oeuf poché avec sauce au vin rouge, lardons et croûtons pour ceux qui ne suivraient pas) peut s'avérer assez lourd. Ici, toute la quintessence du plat se retrouve dans une version modernisée, ingénieuse, légère tout en étant intense en saveurs (mention spéciale au travail sur la sauce, brillante, concentrée et travaillée, aussi belle qu'une laque de Chine !).

Dernier plat salé pour continuer sur cette bonne lancée, le Coq vierge au vin rouge de la Ferme de la Ruchotte.
Comme pour l'oeuf, toute l'essence et les sucs de la Bourgogne mais dans une version à la fois profonde et subtile, intense et légère, chaleureuse et charmeuse. Le goût du coq, superbe, est porté par cette nouvelle sauce "laquée" de vin rouge.
(Petite précision : si d'ordinaire je ne bois jamais d'alcool, j'adore par contre les sauces à base de vin ou les desserts flambés et ici, j'ai été servie !)

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Pour préparer le palais au sucré, une eau de pomme granny smith aux bourgeons de cassis. A nouveau un discret rappel du patrimoine culinaire local avec cette eau où apparait plus le caractère floral que fruité du cassis (c'est pas sucré comme un kir pour le dire clairement !). Excellent.

En premier dessert, courge butternut caramélisée, glace à la courge et madeleine, avec la madeleine intégrée dans le plat pour avoir directement l'équilibre des saveurs et des textures en bouche.
Beaucoup de douceur, à nouveau peu de sucre, un contraste de textures et de températures entre la madeleine tiède légérement croustillante et la glace. Nous nous sommes régalées toutes les deux.

Deuxième dessert plus bourguignon pour clôturer le menu : un soufflé au pain d'épices toute en délicatesse pour terminer en beauté.

Pour finir, quelques mignardises avec le café (mais je reconnais quand même que là je n'avais plus aucune place pour avaler quoi que ce soit) : sablé chocolat et sa ganache, chou craquant et mousse au cassis, poire pochée au vin et nonette dijonnaise et sa marmelade d'orange amère (mention spéciale pour cette nonette à la texture complètement dingue, à la fois soufflée, moelleuse et fondante !)

Le mot de la faim


Quoi de mieux pour finir ce repas intense en émotions qu'une citation d'un des plus célébres gastronomes bourguignons ?
Pour Brillat Savarin " Convier quelqu'un, c'est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu'il est sous votre toit."
Ici, ce fut parfaitement réussi, alors chapeau William !

PS 1 : pour ceux qui se poseraient la question, oui, effectivement, à la fin du repas, j'étais plus que repue mais surtout très heureuse de cette balade qui concentrait toutes les saveurs, les ingrédients et les noms qui ont bercé mon enfance avec délicatesse, raffinement et modernité.

PS 2 : le style du Chef ne se résume pas au patrimoine bourguignon et donne aussi sa pleine mesure dans d'autres types de plats comme vous pourrez le constater ci-dessous avec quelques plats de Dame Mercotte

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PS 3 : un immense merci (et un ban !) à la Reine de la Savoie pour ce moment de parenthèse enchantée dans cette ville de conte de fées (la boucle est bouclée :-))

6 octobre 2015

Court bouillon et longues idées

De prime abord, le bouillon ne fait pas forcément rêver, je le reconnais.

Plus souvent associé à une image de diète ou de bonnet de nuit, il est vrai que l'on dit rarement : "Je viens d'avoir une super nouvelle, bouillon pour fêter ça!".
Si l'on ajoute à cela des expressions de la langue française pas forcément hyper au top de la pensée positive telles que "prendre un bouillon" ou "boire le bouillon", on peut comprendre que ce grand classique, dont Alexandre Dumas disait qu'il était un des éléments de la supériorité de la cuisine française, ait progressivement disparu de nos habitudes et envies culinaires.

Oui, mais voilà, la gastronomie c'est comme la mode, tout ce qui se démode un jour se remode un autre jour et j'ai donc la joie, Madame, Monsieur, de vous annoncer le grand retour en hype-ittude du bouillon, non pas seulement pour cet automne/hiver mais bien pour un certain temps même au retour des beaux jours.

Pourquoi ? Sans doute pour deux aspirations récurrentes de notre société et cette fois-ci concordantes : la quête de sain/bien-être/naturalité d'une part et l'envie d'un retour aux sources et aux valeurs sûres d'autre part que les longs bouillons mijotés représentent parfaitement.

Pour ne pas vous faire mijoter plus longuement, voici donc 4 versions du bouillon :

Version chic : le bouillon gastronomique

bouillon

Comme toute mode ou tout produit, pour obtenir ses lettres de noblesse et donc (re)devenir désirable et tendance, il est nécessaire d'avoir un appui du "haut" (chef étoilé ou tendance, créateur, etc ...) pour garantir ensuite une diffusion large et grand public.
Marc Favier peut à ce titre être considéré comme le saint patron du retour en grâce du bouillon : ancien second de Jean-François Piège (caution gastronomique ET médiatique), il a pris son envol en début d'année pour ouvrir son bistro/gastro intitulé, je vous le donne en 1000, ... Bouillon ! La cuisine, à la fois simple, réconfortante et surtout délicieuse, a fait grand bruit dès l'ouverture.
Bien évidemment, le plat-signature de l'établissement est un bouillon. Mais pas n'importe quel bouillon : un vrai bouillon de champignons de Paris profond et parfumé avec des dés de foie gras pour le moelleux, une julienne de légumes pour le croquant et de la coriandre fraîche pour une note herbacée et exotique qui, d'un coup de cuillère à pot, vous fait changer de regard sur le bouillon.
(Pour info et saveurs, le reste de la carte vaut aussi largement le détour avec une délicieuse pissaladière façon koka feuilletée, beurrée, sapide et savoureuse ou un millefeuille décadent et froufroutant avec vanille, caramel et noix de macadamia !).

Version quick : un bouillon et ça repart !

Avoir une caution gastronomique est certes un élément indispensable de toute tendance. Néanmoins avoir aussi une caution HYPE est un accélarateur indéniable car, d'un coup, le produit devient "cool" et donc digne d'être instagramé/paparazzé/mangé par des mannequins ou par Karl Lagerfeld. (Rectificatif : Karlounet ne mange pas, il est un être de pur esprit et de coca light).
A New-York (rien que de dire ça, on est cool), vient d'ouvrir Brodo qui, comme son nom ne l'indique pas, est un bar à bouillons. A l'image des bars à soupes, il offre un service de restauration rapide et à emporter pour les "quick lunch" avec, au menu, différents bouillons (terrien - i.e. de légumes -, poulet ou tout vert - autre tendance lourde du moment) que l'on peut agrémenter au choix de gingembre frais, de jus de betterave fermenté, de lait de coco ou autres toppings plus ou moins sains ou gourmands selon ce que l'on recherche.
Certes, pour l'instant et sauf erreur de ma part, les bars à bouillons ne sont pas encore arrivés chez nous. Mais rappelez-vous, il y a quelques années, le cronut ou les green smoothies nous semblaient très loin aussi ...

Version Do It : la bible du bouillon

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Quand on pense bouillon maison, on voit tout de suite la cuisinière des années 70 en train de faire revenir ses carcasses et tout le bazar, bref une vraie machine de guerre très franchouillarde.
Mais le bouillon maison va prendre en cet automne une autre ampleur avec la sortie du livre d'un Chef aussi discret que réputé - notamment pour sa maitrise des agrumes et des bouillons asiatiques - : William Ledeuil.
Ce livre, à paraitre le 8 octobre, est sobrement intitulé, je vous le redonne en 1000, Bouillons. Au fil des pages, vous y découvrirez les savoirs et astuces du Chef pour obtenir des bouillons clairs, savoureux, classiques ou plus originaux pour pouvoir désormais passer chez vous d'un bol de bouillon thaïlandais tom kha kai à une traditionnelle casserole de bouillon de boeuf de pot au feu en passant par une louche des bouillons créations du Chef. Un livre qui se déguste comme du petit lait !

Version kit : Ariake pour nous aider

Et si, malgré tout cela, vous n'avez ni la place, ni le temps, ni l'envie de vous lancer dans l'aventure bouillon, un conseil simple et rapide : on trouve désormais de très bons bouillons dans le commerce, beaucoup moins salés et trafiqués que les Knorr et consor : les bouillons Ariake.
D'origine japonaise (pays ô combien réputé pour ses bouillons !), élaborés en collaboration avec Joël Robuchon, ils se présentent sous forme de sachets à infuser comme un thé et permettent d'obtenir en 2 minutes chrono un très bon bouillon à boire tel quel, à agrémenter de pâtes alphabet ou à utiliser comme base pour un risotto.

Le mot de la faim

Si la première gorgée de bière à son livre, la soupe aux choux son film et les "débit de l'eau, débit de lait" leur chanson, aucune oeuvre n'est pour l'instant dédiée au bouillon ... En attendant de remédier à cette grave lacune, il ne nous reste plus qu'à regarder Bernard en replay !

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